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Les Hommes Illustres

De Gaulle et le Vin

imagesCAO9FYYE De Gaulle n'était pas un grand amateur de vin comme on l'entend aujourd'hui mais plutôt un homme de son temps, sur la table duquel le vin comme le pain étaient des ingrédients inévitables.

En septembre 1958, De Gaulle invite le chancelier Adenauer à la Boisserie, sa propriété à Colombey les Deux Eglises, seul chef d'Etat à avoir eu ce privilège. Yvonne De Gaulle qui prenait plutôt mal la venue d'un allemand dans son intérieur, déclara : "on ne change rien au menu et on mangera dans la vaisselle de tous les jours. Le Chancelier sera reçu comme Monsieur n'importe qui avec le menu de la famille et le vin de bordeaux habituel". Le décor était planté pour une rencontre historique.

Le bordeaux était semble t'il le vin de tous les jours  chez les De Gaulle. Amateur de Bourgogne, De Gaulle n'en buvait que pour les grandes occasions car comme il l'avait indiqué à un de ses collaborateurs: "Yvonne préfère le bordeaux, c'est normal, elle est de Calais, chez les anglais. Mais moi je préfère le bourgogne. C'était le vin préféré des rois de France, Charlemagne, HenriIV, Louis XIV et Napoléon".

Le Bourgogne provenait du domaine Meo Camuzet, à Vosnes Romanet, dont Jean Meo, en 1959 avait repris l'exploitation, reçue de sa tante Maria Noirot, fille d'Etienne Camuzet. Jean Méo était ingénieur du corps des Mines et chargé de mission auprès de De Gaulle. Il offrait chaque noël à De Gaulle une caisse de vin, l'un des rares cadeaux que celui-ci acceptait.

De Gaulle buvait aussi du Beaujolais du célèbre Jules Chauvet, vigneron et chimiste, père du mouvement des vins naturels. Il appréciait ce vin aromatique et léger qu'il réglait sur ses propres deniers comme tous les achats dont lui et sa famille bénéficiaient.

Pour les réceptions privées à Colombey les Deux Eglises, De Gaulle servait du champagne Drappier qu'il avait découvert grâce à son aide de camp le colonel de Bonneval, fidèle client de la maison champenoise.

Enfin De Gaulle déclara à son ministre de l'agriculture Edgard Pisani, en août 1963, au tout début de la PAC et des privatisation des vignes en Algérie (qui fournissaient abondamment la France en vin "charpenté"): "le vin de qualité se vend bien et même se vend très bien. Le vin de mauvaise qualité ne se vend pas, le règne de la piquette s'est fini !". Il n'était peut être pas un grand amateur, mais ses choix et ses déclarations montrent qu'il ne buvait néanmoins pas n'importe quoi...

 


Napoléon et le Vin

tire bouchon napoDans ses mémoires, le valet de chambre de Napoléon, Constant écrit « Douze minutes était le temps consacré à Paris, pour le dîner, que l’on servait à six heures. Napoléon se levait de table et laissait l’impératrice avec les autres convives continuer le repas à leur guise. Son déjeuner, qu’il prenait seul à neuf heures et demie, ne durait pas plus de huit minutes ». De nombreux témoins de l’époque, le Baron Fain, le cardinal Bausset ou encore le Conseiller Roederer assurent que les repas ne duraient que très peu de temps, entre huit et trente minutes.

Napoléon n’est pas un gourmet et la durée des repas n’incitait pas à garnir sa table de plats très raffinés, même si ils pouvaient être nombreux. Il avait néanmoins un penchant  pour le bon vin et en particulier pour le Chambertin.

 

Il semble, mais cela n’est pas confirmé, qu’il aurait découvert ce vin lors de son bref passage à l’Ecole Royale d’Artillerie d’Auxonne à trente kilomètres de Dijon en 1788 puis 1791.

Le Chambertin, un des neuf grands crus de Gevrey-Chambertin, sera de la campagne d’Egypte, certaines bouteilles faisant même l’aller-retour, les réserves n’ayant pas été totalement épuisés. De toutes les batailles de l’Empire, le Chambertin participera à la campagne de Russie, que l’aide de camp de Napoléon gardait contre lui pour pouvoir lui servir chambré. A Waterloo, la défaite ne serait pas due au retard de Grouchy mais à l’absence de Chambertin et à la mauvaise forme de Napoléon lors de cette bataille décisive. Les Anglais ont une toute autre version où l’abus de ce vin par Boney serait la cause de cette défaite. Ivre, l’Empereur serait tombé de cheval et n’aurait plus été en capacité de diriger ses troupes.

 

Préféré au Vosnes-Romanée, au Clos Vougeot, au Montrachet ou au Bordeaux que son maitre d’hôtel avait tenté de lui proposer, Napoléon buvait une demi-bouteille par jour qu’il coupait pour moitié d’eau. Pour Marchand, premier valet, Napoléon « faisait usage de chambertin à son ordinaire, qu'il trempait fortement d'eau ; jamais ou bien rarement, il faisait usage de vins extra ou de liqueurs ». Comme il n’y avait pas de cave dans les palais, le préfet du palais avait conclu un accord avec des négociants parisiens, Soupé et Pierruges, qui devait constamment tenir à disposition les bouteilles nécessaires à l’approvisionnement. Le vin devait avoir entre  cinq et six ans d’âge, être de qualité égale et coûtait la somme de 6 francs la bouteille. Il devait être présenté dans des bouteilles identiques, manufacturées à Sèvres et marquées d’un N couronné.

Napoléon ne dérogeait que rarement à cette manie et buvait parfois du Champagne coupé lui aussi d’eau donnant ainsi, selon le mamelouk Ali, une « limonade ».

Lors de la première abdication, à l’Ile d’Elbe, Napoléon, dans le cadre de ses travaux agricoles, va essayer de produire sur le Domaine Saint Martin un vin à la manière du Bourgogne. Il fera même venir un spécialiste attaché au Roi de Westphalie. Cinq ou six pièces, seulement, seront  produites, les soldats de la Garde mangeant une part importante de la récolte avant sa vinification.

Lors de son exil à Saint Hélène, le Chambertin ne pourra suivre et Napoléon devra se contenter d’un vin du Nouveau Monde, du Cap en Afrique du Sud, le vin de Constance, une sorte de clairet selon toujours Ali.

Le Chambertin indissociable de Napoléon était déjà un vin réputé depuis des siècles. Ce cru, est cultivé par les moines de l’Abbaye du Clos de Bèze depuis 640 lorsque le Duc de Bourgogne leur donne ces terres. Au Moyen Age, les moines, à la mort de son propriétaire Bertin, rachetèrent les vignes de ce dernier qui produisaient un vin aussi célèbre que le leur. Le "champ de Bertin" donnera son nom au lieu et au vin.

Un dernier homme illustre se prendra d’affection pour ce vin, il s’agit de Thomas Jefferson, rédacteur d’une partie de la Déclaration d’Indépendance et homme d’Etat éclairé, qui en 1787 lors d’un voyage en Bourgogne va découvrir le Chambertin. En 1803, il en commandera 1200 bouteilles pour la Maison Blanche.

"Rien ne fait voir l'avenir couleur de rose comme de le contempler à travers un verre de Chambertin." Alexandre Dumas.

Les sites qui m’ont aidé pour ce petit article :

http://www.histoiresdevins.fr/story.php?num=21

http://www.napoleonprisonnier.com/napoleon/reactions.html

http://lesapn.forumactif.fr/t6403-napoleon-mangeait-mal-et-coupait-son-vin

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  • Amateur de vin, je participe à un petit groupe qui se réunit tous les mois autour d'un sommelier pour déguster selon un thème et autour d'un bon repas, des vins de France et du monde. .Voici nos dégustations et mes coups de cœur à boire avec modération.
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